POUVONS-NOUS EXIGER LE RESPECT DES DROITS HUMAINS EN IA ?

(07/09/2022)


Conférence dans le cadre des Congrès scientifiques mondiaux TimeWorld : TimeWorld expose et anime la connaissance sous toutes ses formes, théorique, appliquée et prospective. TimeWorld propose un état de l'art sur une thématique majeure, avec une approche multiculturelle et interdisciplinaire. C'est l'opportunité de rencontres entre chercheurs, industriels, universitaires, artistes et grand public pour faire émerger des idées en science et construire de nouveaux projets.
https://timeworldevent.com/fr/

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Catherine Régis est professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université de Montréal, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en droit et politiques de la santé, co-responsable du Hub santé – politique, organisations et droit (H-POD) et responsable du Groupe de travail sur l’innovation numérique et l’IA de l’alliance U7+, un regroupement de plus de 50 universités à travers le monde. Elle est également chercheuse au Mila (Institut québécois d’intelligence artificielle), au Centre de recherche en droit public (CRDP), à l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (OBVIA) ainsi que Conseillère spéciale et Vice-rectrice associée à la planification et communications stratégiques à l’Université de Montréal. Catherine a participé à l’élaboration de la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’IA, notamment à titre de membre du comité scientifique et elle est Membre experte pour le Partenariat mondial sur l’IA (PMIA). Ses principaux intérêts de recherche portent sur la régulation de l’innovation numérique et de l’IA ainsi que le droit et les politiques de la santé, tant à l’échelle locale qu’internationale.

Conférence : Pouvons-nous exiger le respect des droits humains en IA ?
Vendredi 6 mai 2022, 10h45 - 11h30 — Amphi bleu

Cette question complexe suscite la controverse. Or, elle est fondamentale et doit se trouver au cœur des débats sur l’IA, tant à l’échelle nationale qu’internationale. En effet, alors que des promesses de l’IA font rêver, les dernières années ont aussi démontré l’impact que cette technologie peut avoir sur les droits et libertés des individus comme l’égalité, la non-discrimination et la vie privée. Pour répondre à cette question, il est utile de rappeler le rôle et la portée des droits humains, notamment ceux de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ensuite, le travail bouillonnant des cinq dernières années dans la création de chartes éthiques pour guider le développement responsable de l’IA doit aussi être analysé pour en déterminer la contribution réelle, et les angles morts, en lien avec les droits humains. Récemment, ce travail a été couronné par l’adoption le 24 novembre 2021 de la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle de l’UNESCO, soit le premier instrument normatif mondial de cette nature. Cet instrument, qui donne une place importante aux droits humains, répondait à un besoin d’encadrement normatif international. Si l’effervescence de cette activité normative semble a priori un signe que l’IA se développe sous l’égide d’un cadre qui valorise les droits humains, peu de moyens sont néanmoins disponibles pour en forcer l’exécution. Des moyens complémentaires doivent donc être mobilisés pour contribuer à ce que les droits humains passent de l’ambition à la réalisation.


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